Vanderlinden, Henri Louis (1892-1983)

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Astronome né à Watermael-Boitsfort le 3 janvier 1892 et décédé dans la même commune le 30 mars 1983.

Biographie

Henri Louis Vanderlinden est né le 3 janvier 1892 à Watermael-Boitsfort. Il est le fils de Catherine Ceuleneer et de Amand Charles Vanderlinden, un ouvrier du marbre. Il fait ses études secondaires à l’Athénée royal d’Ixelles. Le 8 juillet 1914, il est proclamé docteur en physique et en mathématiques à l’Université libre de Bruxelles. Au cours de ses études universitaires, il se passionne pour l’astronomie. En septembre 1913, il est assistant volontaire à l’Observatoire royal d’Uccle. Une fois diplômé, il est nommé assistant-stagiaire. Il obtient le titre d’assistant quelques mois plus tard et en 1927, il devient astronome-adjoint. Il occupe ce poste jusqu’en 1936. En 1923, il est envoyé à l’Observatoire de Leiden auprès du danois Ejnar Hertzsprung. Cet échange scientifique lui permet d’utiliser la méthode basée sur les longueurs d’ondes effectives et mise au point par Hertzsprung pour déterminer les équivalents de couleurs des étoiles et des nébuleuses.[1]
Bénéficiant d’un bourse de la Commission for the Relief of Belgium, Henri Louis Vanderlinden part comme assistant-chercheur, pour l’année académique 1923-1924, au Mount Wilson Observatory à Pasadena en Californie. L’année suivante, il se rend au Yerkes Observatory de l’University of Chicago.


En octobre 1925, Vanderlinden est nommé chargé de cours à l’Université de Gand, où il enseigne l’astronomie mathématique, la géodésie, la mécanique analytique, et la mécanique des corps célestes auxquels vont s’ajouter les cours de géographique mathématique, de spectroscopie et astrophysique, de physique du globe et de météorologie.[2] Le 1er janvier 1934, il devient professeur extraordinaire. En 1936, il est nommé professeur ordinaire à l’Université de Gand après avoir démissionné de son poste à l’Observatoire. Il conserve cependant le titre d’astronome correspondant. Plus tard, il devient successivement membre, vice-président et président du Conseil scientifique de l'Observatoire. Dans les années 60, il fait partie du conseil supervisant les institutions scientifiques appartenant au Conseil de la recherche scientifique (l’Observatoire royal, l’Institut royal de météorologie et l’Institut d'aéronomie spatiale de Belgique). [3] En dehors de ses charges académiques à l’Université de Gand, Vanderlinden occupe des fonctions administratives. Il est notamment secrétaire de la faculté des sciences en 1941-1942, et de 1942 à 1943, il en est le doyen.
Il accède à l’éméritat en 1962.


En 1923 et en 1933, Vanderlinden remporte le Prix Agathon De Potter. Il entre en 1938 comme Membre de la Koninklijke Vlaamse Academie van België voor wetenschappen en kunsten nouvellement scindée. Il est en 1944, directeur de la classe des sciences et président de l’Académie. Il est membre de la commission des publications et de la commission des candidatures à la classe des sciences. [4] Dans le cadre de l’académie, il est membre (ensuite membre honoraire) du Comité National de Mécanique théorique et appliquée, du Comité National de Mathématique, du Comité National des Recherches Spatiales et du Comité National d'Astronomie dont il a été également secrétaire, vice-président et président. [5]
Le 28 octobre 1983, le fonds Vanderlinden est créé suite à un don de ce dernier à l’Académie, il permet le création d'un prix. Il a pour objectif la remise d’un prix récompensant, tous les deux ans, une étude novatrice en astronomie. [6] Au sein du FNRS, il est membre de la première commission de mathématique et d’astronomie et prend fréquemment part aux réunions du Groupe de contact "astronomie et astrophysique". Il siège au conseil d’administration de l’IRSAC et est membre de la Bestendige Commissie voor Sterrenkunde in Centraal Afrika et du Comité National belge pour la recherche en Antarctique. En 1944, il devient membre correspondant de la Société royale des sciences de Liège. En 1948, il devient membre de l'Association des astronomes néerlandais.
De 1946 à 1982, il est le troisième président de la Natuur- en Geneeskundige Vennootschap, qui fait paraître le périodique Simon Stevin : wis- en natuurkundig tijdschrift. Étant régulièrement amené à travailler avec des données et des calculs numériques, Vanderlinden s’intéresse à l’utilisation et au développement des machines à calculer. Dès lors, il est membre du conseil consultatif du Centre national de calcul mécanique, du Conseil d’étude et de construction de machines à calculer électroniques de l’IRSIA.[7] Il est aussi actif dans plusieurs sociétés savantes à l’étranger. En 1925, il devient membre de l’International Astronomical Union au sein de laquelle il participe à trois commissions : celle de photométrie stellaire, amas stellaires et de nébuleuses et statistiques stellaires. A partir de 1930, il est membre de la Nederlands Archief van Tijdmeetkunde.
Outre l'aspect purement scientifique, il s’intéresse à la vulgarisation scientifique. Il est un des co-fondateurs et de 1945 à 1952, président de la Vereniging voor sterrenkunde, meteorologie, geofysica en aanverwante wetenschappen qui regroupe des astronomes-amateurs et d’autres personnes intéressées.


Vanderlinden est grand-officier de l’ordre de Léopold.[8]

Travaux

À l’Observatoire royal, Vanderlinden fait surtout de la recherche sur la détermination de l’emplacement et des orbites des planètes et des comètes et à la photométrie. Sa publication : Onderzoekingen betreffende de verandering der absorptie van de fotografische stralen met de hoogte der sterren, a été longtemps utilisée comme référence pour l’analyse des données photométriques.
Il publie, en 1920, différents articles sur la théorie de la relativité d’Einstein. Il collabore pour certains d’entre eux avec Théophile De Donder, son ancien professeur, qui fournit une base mathématique.
Ils étudient également, des solutions d’équations d’Einstein correspondant à un espace à symétrie sphérique (mais pas spécialement homogène) et les équations du champ gravitationnel en présence d’une source de champs électromagnétiques.[9]
Grâce à ses publications, Vanderlinden est invité, en 1922, à prendre part aux discussions sur la théorie générale de la relativité au Collège de France.
Lors de ses séjours dans les observatoires américains, il récolte un vaste matériel photographique qu’il exploite dans des publications sur les couleurs des étoiles dans les amas ouverts de Praesepe et de Mesier 67. Il utilise cette documentation pour déterminer la magnitude photographique et les longueurs d’onde effectives d’un très grand nombre d’étoiles.
Pendant un séjour en Californie, il est invité à participer à l’expédition Mount Wilson pour observer l'éclipse totale de soleil du 09/10/1923 depuis Point Loma.
Le but de cette entreprise est de mesurer la courbure de la lumière d'une étoile provoquée par le champ gravitationnel du soleil.
Les expériences de cette nature sur la base de la relativité générale ont pour but de trouver une confirmation aux prédictions d'Einstein.
Jusqu’en 1929, Vanderlinden rédige des articles sur la théorie de la gravitation d’Einstein. [10]
C’est encore sur l’initiative de Vanderlinden que l’Université de Gand étudie la distribution de matière noire dans plusieurs régions du disque galactique.
En outre, il s’intéresse comme Albert Velghe à la statistique stellaire.[11]

Publications

  • "Observations de comètes faites à l'équatorial de 38 centimètres d'ouverture de 1915 à 1918", in Annales de l'Observatoire royal de Belgique. Annales astronomiques ; nouvelle série., vol. 14, Bruxelles : M. Hayez, 1920, p. [277]-296.
  • Etude de l'amas de Praesepe basée sur les magnitudes photographiques et les longueurs d'onde effectives de 1821 étoiles, Gembloux : Imprimerie J. Duculot, 1933.
  • The gravitational field of an electrical sphere with a variable density of matter.
  • "Relativity: A Systematic Treatment of Einstein's Theory", in Astrophysical Journal, vol. 60, p. 264.
  • avec P. STROOBANT, J. DELVOSAL, E. DELPORTE, F. MOREAU, Les observatoires astronomiques et les astronomes. Ouvrage publié sous les auspices de l'Union Astronomique Internationale, Tournai-Paris : Etablissements Casterman, 1931, 315 p.
  • Liste des publications sur le site Internet de la bibliothèque de l’Université de Gand, consulté le 25/05/2010 à 15h15.


Bibliographie

  • HOUZIAUX, Léo, "L’astronomie", in Histoire des sciences en Belgique, 1815-2000 sous la dir. De Robert Halleux, t. 2, Bruxelles, Dexia/La Renaissance du Livre, 2001, p. 135. (seule la version néerlandaise est disponible en ligne).
  • LAMBERT, Dominique, "La relativité générale et la cosmologie", in Histoire des sciences en Belgique, 1815-2000 sous la dir. De Robert Halleux, t. 2, Bruxelles, Dexia/La Renaissance du Livre, 2001, p. 131. (seule la version néerlandaise est disponible en ligne).</ref>
  • LUYKX, T., "H.L. Vanderlinden", in Liber Memorialis RUG, Fac. Wetenschappen, Fac. Toegepaste Wetenschappen, Gand, 1960, p. 145-149.
  • MERTENS, R.A., "Vanderlinden Henri Louis", in Nationaal Biografisch Woordenboek, vol. 16, Bruxelles: Palais des Académies, 2002, col. 776-782.
  • MERTENS, R.A., "In memoriam Prof. Dr. Em. H.L. Vanderlinden", in Simon Stevin, t. 27 (3), 1983, p. 161-162.
  • VELGHE, A.G., "In Memoriam Henri Louis Vanderlinden", in Jaarboek 1983, Bruxelles: Koninklijke Vlaamse Academie van België voor wetenschappen en kunsten, p. 220-222
  • Jaarboek 1983, Bruxelles: Koninklijke Vlaamse Academie van België voor wetenschappen en kunsten, p. 174.
  • WALSCHOT, L.,"In memoriam Prof. Dr. Em. H.L. Vanderlinden", in Natuurwetenschappelijk Tijdschrift, t. 64 (5), 1983, p. 126-128.


Notes

  1. MERTENS, R.A., "Vanderlinden Henri Louis", in Nationaal Biografisch Woordenboek, vol. 16, Bruxelles: Palais des Académies, 2002, col. 777.
  2. VELGHE, A.G., "In Memoriam Henri Louis Vanderlinden", in Jaarboek 1983, Bruxelles: Koninklijke Vlaamse Academie van België voor wetenschappen en kunsten, p. 220-222.
  3. MERTENS, R.A., "Vanderlinden Henri Louis", in Nationaal Biografisch Woordenboek, vol. 16, Bruxelles: Palais des Académies, 2002, col. 780.
  4. VELGHE, A.G., "In Memoriam Henri Louis Vanderlinden", in Jaarboek 1983, Bruxelles: Koninklijke Vlaamse Academie van België voor wetenschappen en kunsten, p. 220-222.
  5. MERTENS, R.A., "Vanderlinden Henri Louis", in Nationaal Biografisch Woordenboek, vol. 16, Bruxelles: Palais des Académies, 2002, col. 782.
  6. Jaarboek 1983, Bruxelles: Koninklijke Vlaamse Academie van België voor wetenschappen en kunsten, p. 174.
  7. MERTENS, R.A., "Vanderlinden Henri Louis", in Nationaal Biografisch Woordenboek, vol. 16, Bruxelles: Palais des Académies, 2002, col. 781.
  8. VELGHE, A.G., "In Memoriam Henri Louis Vanderlinden", in Jaarboek 1983, Bruxelles: Koninklijke Vlaamse Academie van België voor wetenschappen en kunsten, p. 220-222.
  9. LAMBERT, Dominique, "La relativité générale et la cosmologie", in Histoire des sciences en Belgique, 1815-2000 sous la dir. De Robert Halleux, t. 2, Bruxelles, Dexia/La Renaissance du Livre, 2001, p. 131. (seule la version néerlandaise est disponible en ligne).
  10. MERTENS, R.A., "Vanderlinden Henri Louis", in Nationaal Biografisch Woordenboek, vol. 16, Bruxelles: Palais des Académies, 2002, col. 778.
  11. HOUZIAUX, Léo, "L’astronomie", in Histoire des sciences en Belgique, 1815-2000 sous la dir. De Robert Halleux, t. 2, Bruxelles, Dexia/La Renaissance du Livre, 2001, p. 146. (seule la version néerlandaise est disponible en ligne).