Van Straelen, Victor Émile (1889-1964)

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Paléontologue, géologue, naturaliste, directeur du Musée royal d’Histoire naturelle de Belgique né à Anvers, le 14 juin 1889 et décédé à Ixelles, le 29 février 1964.


Biographie

Fils d'un vendeur de lin, Victor Van Straelen est né à Anvers le 14 juin 1889. Il réalisa sa scolarité secondaire à l'Athénée Royal d'Anvers. Au décès de son père, il dut arrêter sa scolarité afin de travailler. En 1909, il réussit son examen devant le jury central, ce qui lui permit de s'inscrire à l'Université libre de Bruxelles. Alors que le monde venait de rentrer dans la Première Guerre mondiale, il obtint, le 20 juillet 1914, le titre de docteur en en sciences naturelles (dans la section chimie). Après l'entrée de l'armée allemande sur le territoire belge, il s'engagea comme volontaire dans l'armée belge où il fut nommé comme géologue au service du génie[1].

D'abord assistant en 1919, il devint ensuite chef des travaux et conservateur de la collection géologique de l'Université libre de Bruxelles. Après une thèse de doctorat en sciences naturelles section géologie et minéralogie le 20 décembre 1919, il obtint un doctorat spécial en sciences géologique et paléontologique le 24 juillet 1925. Il fut également agrégé de l'enseignement supérieur.

La même année, le 17 september 1925, il succéda à Édouard-François Dupont et Gustave Gilson à la direction du Musée royal d’histoire naturelle de Belgique. Aussitôt qu'il fut nommé, Victor Van Straelen entreprit une dynamique de réforme de l'institution notamment par une augmentation du personnel, tant administratif que scientifique, et du nombre de sections, notamment l'anthropologie. En 1929, il développa le service éducatif du Musée afin de mieux faire connaître le musée auprès d'un plus large public. Ces modifications furent également combinées avec une politique de reprise en main des Bulletins et Mémoires

Victor Van Straelen procéda à l'ouverture de deux nouvelles salles au sein du musée : en 1931, une salle destinée à abriter les collections de fossiles invertébrés et une autre ceux des plantes. Sous son impulsion, la bibliothèque du musée fut considérablement augmentée [2].

De 1928 à 1929, il accompagna, comme directeur scientifique, le Prince Léopold lors de son voyage aux Indes néerlandaises[3].

À partir de 1928, il fut en charge du cours de Paléontologie à l'Université de Gand et d'un cours similaire à l'Université libre de Bruxelles de 1930 1934[4].


Le 27 juillet 1929, il fut nommé membre puis vice-président (21 novembre 1931) et finalement président (24 mars 1934) de la Commission du Parc National Albert au Congo et fut impliqué un plus tard dans la création de la Nederlandse Commissie voor Internationale Natuurbescherming. En Belgique, Van Straelen était membre de Commission royale des Monuments et des Sites[5].

En 1932, il effectua un voyage de reconnaissance au Congo en compagnie du Roi Albert Ier.

Un arrêté royal du 26 novembre 1934 fonda l'Institut des Parcs Nationaux dont faisait partie le Parc National Albert. Président de l'organe de direction, il mena une politique de sauvegarde qui permit d'augmenter considérablement le nombre d'aires protégées. Dans une suite logique, il fonda un fonds de recherches afin de promouvoir les parcs nationaux. Dans ce cadre, il effectua une tournée d'inspection au Congo en 1938. Il était président de l'assemblée qui transforma l'Institut du Parc National Albert pour former l'Institut des Parcs nationaux belges au Congo et au Rwanda-Urundi.

Pendant la guerre, l'activité au musée fut réduite suite aux faibles ressources mises à sa disposition. Avec le chanoine Félix Damenet (1882-1964), il dirigea en 1943 l' Association pour l’Étude de la Paléontologie et de la Stratigraphie houillère [6].

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, il s'intéressa plus particulièrement à la préservation de la nature, sujet pour lequel il participa à de nombreux congrès. Van Straelnt fut un des membres fondateurs de la Commission internationale des Parcs nationaux de l’Union Internationale pour la Protection de la Nature[7].

Il participa également à la fondation Institut National pour l'Étude Agronomique du Congo Belge. Dès la fondation de cet institut le 22 décembre 1933, et ce jusqu'en 1958, il faisait partie de la commission administrative et du Comité Directeur en Belgique[8]. Sous l'impulsion de Victor Van Straelen, le Comité voor de Opname van de Bodem- en Vegetatiekaart van België fut fondé. Ce projet dont il était le leader débuta en 1947 était parrainé par l' Institut pour l'encouragement de la Recherche Scientifique dans l'Industrie et l'Agriculture. Ce fut René Tavernier qui développa le projet par la suite. [9].

Le 15 décembre 1930, il fut nommé membre correspondant de l'Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, membre le 5 juin 1937 et directeur en 1950. Il était également membre de Académie Royale des Sciences d’Outre-Mer, du conseil d'administration du Fonds National de la Recherche Scientifique (1931), membre du conseil d'administration de la Station scientifique Station Jungfrau, délégué du Ministère de l'Enseignement à l'Institut maritime d'Ostende (1932), membre du comité de rédaction du Palaeontologisches Zentralblatt et membre de la commission internationale pour l'étude des fossiles humains[10]. À cette longue liste ,e s'arrête pas les participations de Victor Van Straelen. Il était également membre du Conseil Géologique, du Conseil de Surveillance de la Bibliothèque Royale de Belgique et, à l'étranger, de la Zoological Society of London. Au Fonds National de la Recherche Scientifique, il avait intégré les commission de paléo- et zoologie ainsi que celles de Mariculture et de Myticulture.

En 1959, il créa la Charles Darwin Foundation sur les Îles Galapagos dont il fut le premier président. La Fondation avait pour objectif de protéger l'écosystème des îles naturelles, notamment de protéger et préserver les tortues géantes dans leur habitat d'origine. Elle permettait également d'organiser des expéditions scientifiques.

Il succomba à une crise cardiaque à Ixelles le 24 février 1964.

Travaux

Victor Van Straelen est surtout connu comme un paléontologue brillant dont les crustacés fossiles constutuaient la spécialité[11]. Son œuvre fut fortement influencée par Jean Massart[12].

Son doctorat portait sur la modification de glauconite, un silicate naturel de fer et de potassium, souvent attribué au Mésozoïque et du Cénozoïque. Van Straelen obtint son second doctorat avec la publication : Contributions à l’étude des Crustacés décapodes de la période jurassique. Il est l'auteur de deux volumes de la collection Fossilium Catalogus. Le premier volume est consacré aux Crustacés eumalacostracés et le second sur les Crustacés phyllocarides. Sa dernière publication remonte sur les crustacés remonte à 1949[13].

À de multiples occasions, Victor Van Straelen visita les importants chantiers de construction, tels que ceux du tunnel sous l'Escaut, afin de trouver de nouveaux fossiles. Dans les Indes néerlandaises, il a eu l'occasion de rassembler une vaste collection destinée au Musée. Celle-ci comportait des spécimens intéressants qui firent l'objet d'une publication en six volumes dont dont l'un de sa plume[14] . Quant au voyage en lui-même, il fit l'objet d'une description dans un ouvrage de vulgarisation intitulé Voyage à travers l'archipel indien du Prince Léopold de Belgique.

En 1933, il parvint à acquérir des fonds pour restaurer et inventorier pendant trois ans les squelettes d'iguanodons.
L' Association pour l’Étude de la Paléontologie et de la Stratigraphie houillère a été fondée par Victor Van Straelen pour étudier les bassins houillers belges. Cette association regroupait des géologues, des paléontologues qui avaient pour mission d'étudier les matériaux fossiles découverts dans ces bassins. En 1959, cette organisation fut supprimée et le personnel transféré vers un nouveau centre de recherche dénommé : Centre national de Géologie houillère.

Après la Seconde Guerre mondiale, il s'est engagé avec plus de vigueur dans l'action internationale autour de la protection de la nature. Il était un fervent partisan et défenseur de la protection intégrale de l'environnement[15].

Il a également fait des recherches sur les régions tropicales. Sous son influence, le Comité de Coordination pour les recherches hydrobiologiques du lac Tanganyika' a été fondé par le ministère des Colonies. Il se rendit alors pendant un an dans cette région avec notamment pour objectif l'étude de la faune et de la flore ainsi que le lac et son estuaire. Toujours sous l'impulsion de Van Straelen, le Ministère des Colonies fonda l'Association Mbizi qui serait en charge d'examiner et de conduire des recherches océanographiques sur les côtes africaines et la vie marine à l'équateur.

Enfin, Victor Van Straelen était responsable de la publication des résultats de recherche de la Commission Belgica dont il était également membre. Il édita également les derniers rapports scientifiques du Baron de Adrien de Gerlach de Gomery[16].

Publications

  • Listes des publications dans : STOCKMANS, François, "Van Straelen Victor", in : Annuaire de l'Académie Royale de Belgique", 1973, p. 73-90.


Bibliographie

  • ADERCA, B., "Van Straelen, (Victor)", in Biographie belge d'Outre-Mer, t. 7-A, 1973, col. 444-456.
  • GROESSENS, Éric, GROESSENS-VAN DYCK, Marie-Claire, "Les sciences de la terre", in Histoire des sciences en Belgique, 1815-2000 sous la dir. De Robert Halleux, t. 2, Bruxelles, Dexia/La Renaissance du Livre, 2001, p. 224. (Seule la version de l’article néerlandaise est disponible en ligne).
  • HARROY, J. P.,"La Conservation internationale de la Nature dans Victor Van Straelen (1889-1964)", in Le Flambeau, 1964, p. 141.
  • STOCKMANS, François, "Van Straelen Victor", in Annuaire de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles : ARB, 1973, p. 1-90.
  • STOCKMANS, François, "Van Straelen Victor", inFlorilège des Sciences en Belgique, t. 2, Bruxelles : ARB, 1980, p. 681-709.


Notes

  1. STOCKMANS, François,"Victor Van Straelen", in : Biographie Nationale, 1981, 42, col. 691-697.
  2. STOCKMANS, François, "Van Straelen Victor", in : Florilège des Sciences en Belgique, vol. 2, Bruxelles, 1980, ARB, p. 681-709.
  3. GROESSENS, Éric & GROESSENS-VAN DYCK, Marie-Claire,"De aardwetenschappen", in :Histoire des sciences en Belgique, 1815-2000 sous la dir. De Robert Halleux, t. 2, Bruxelles, Dexia/La Renaissance du Livre, 2001, p.224.
  4. Stockmans, François, "Van Straelen Victor", In:Annuaire ARB, Brussel, ARB, 1973, p. 1-90.
  5. STOCKMANS, François, "Van Straelen Victor", in: Florilège des Sciences en Belgique, vol. 2, Bruxelles, 1980, p. 681-709.
  6. GROESSENS, Éric & GROESSENS-VAN DYCK, Marie-Claire,"De aardwetenschappen", in :Histoire des sciences en Belgique, 1815-2000 sous la dir. De Robert Halleux, t. 2, Bruxelles, Dexia/La Renaissance du Livre, 2001, p. 221.
  7. STOCKMANS, François, "Victor Van Straelen", in: Biographie Nationale, 1981, 42, col. 691-697.
  8. STOCKMANS, François,"Van Straelen Victor", in : Florilège des Sciences en Belgique, vol. 2, Bruxelles, 1980, p. 681-709.
  9. VAN RANST E. & SYS, C., "Eenduidige legende voor de digitale bodemkaart van Vlaanderen (Schaal 1:20 000)", thesis, laboratorium voor bodemkunde, Ugent, 2001.
  10. STOCKMANS, François,"Van Straelen Victor", in : Florilège des Sciences en Belgique, vol. 2, Bruxelles, 1980, p. 681-709.
  11. GROESSENS, Éric & GROESSENS-VAN DYCK, Marie-Claire,"De aardwetenschappen", in :Histoire des sciences en Belgique, 1815-2000 sous la dir. De Robert Halleux, t. 2, Bruxelles, Dexia/La Renaissance du Livre, 2001, p.224.
  12. STOCKMANS, François, "Van Straelen Victor", in Annuaire de l'Académie Royale de Belgique, 1973, p. 1-90.
  13. STOCKMANS, François, "Victor Van Straelen", in Biographie Nationale, 1981, 42, col. 691-697.
  14. STOCKMANS, François, "Van Straelen Victor", in Florilège des Sciences en Belgique, vol. 2, Bruxelles, 1980, p. 681-709.
  15. STOCKMANS, François, "Victor Van Straelen", in Biographie Nationale, 1981, 42, col. 691-697.
  16. STOCKMANS, François, "Van Straelen Victor", in Florilège des Sciences en Belgique, vol. 2, Bruxelles, 1980, p. 681-709.